Heather & Kevin : bénévolat dans un élevage de moutons - Louise Voyage

Aujourd’hui je vous présente Heather et Kevin, une famille qui m’a hébergé pendant 5 jours pour faire du bénévolat. En arrivant en Nouvelle Zélande, j’ai rapidement voulu découvrir le travail des éleveurs de moutons. Oui, je voulais faire partie du cliché ! Vu la demande, j’ai eu extrêmement de chance de trouver une famille woofing, au dernier moment, en plein milieu de l’été, pour cette expérience avec les moutons. J’ai ainsi pu réaliser leurs portraits en vidéo.

mon expérience de bénévolat dans une ferme de mouton

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LE LIEU

Leur ferme se situe à côté du Tongariro, au centre de l’ile du nord. La région est réputée pour son parc national, ses sommets (Mt Ruapehu et Mt Ngauruhoe) , et sa fameuse randonnée (Tongariro Alpine Crossing) mais aussi en hiver pour sa station de ski (qui est minuscule comparée à celles des alpes). En été, la région est déserte.

Heather et Kevin habitent une région très rurale, dans la localité d’Erua. Leur propriété fait plus de 1200 hectares. Chez eux, il n’y a pas de réseau téléphonique, les communications se font par satellite, ce qui coute très cher. La ville la plus proche, Turangi, se situe à 1h30 de route. La maison est au coeur de la rain forest, dans une petite clairière.

Le travail avec les moutons

Durant mes cinq jours de bénévolat j’ai pu partager la vie d’Heather, Kevin et leurs cinq enfants, du petit déjeuner au diner. Les deux autres woofers et moi dormions dans une petite maison, emménagée en dortoir avec une salle de bain.

Notre travail principal fut la tonte des moutons ! Chaque matin, le père de Kevin, chevauchant son quad, et entouré de ses chiens, ramenait les moutons des pâturages en petits troupeaux. Puis le club de tonte de la région (oui il y a des compétitions), composé de 3 à 5 jeunes, arrivait pour donner un coup de main à la famille. Heather et les woofers étaient chargés de trier la laine. Pour chaque mouton, il faut jeter les parties abimées et séparer la laine du ventre, plus douce, et la mettre à part. Elle se vendra plus chère. Et cela va TRES vite ! En moyen, Kevin met seulement 25s pour tondre entièrement un mouton. Je vous avoue que le travail est super intéressant au début, mais vite rébarbatif sur 5 jours.

Le second travail consistait ensuite à empaqueter la laine dans de grands sacs, grâce à la presse manuelle. Oui, une presse sans moteur, qui fonctionne à la force des bras, et des jambes, en bois, avec des poulies ! J’ai dû plusieurs fois monter dedans pour tasser la laine. C’est fatigant mais plutôt drôle ! La laine brute, qui vient d’être tondue, est chaude et légèrement grasse. Elle a aussi une odeur particulière, épaisse mais pas désagréable.

J’ai aussi eu l’occasion de voir les soins prodigués aux agneaux. Chaque animal est vacciné. On leur coupe aussi la queue, pour éviter qu’ils ne soient infectés par des larves de mouches. Si ce procédé paraît barbare, il est essentiel pour leur survie. Malgré mon court séjour, j’ai pu voir les effets dévastateurs de ce parasite, dont la larve se développe sur la peau du mouton, lorsque la laine est humide, ou trop longue. Le pauvre animal se faisait littéralement manger vivant. Ce n’était pas joli à voir. Heureusement, on a réussi à le sauver, en désinfectant régulièrement la plaie. Mais tous n’ont pas cette chance.

Il faut savoir que les moutons sont en semi-liberté. Heather et Kevin ne les voient qu’une à deux fois par an, pour la tonte et les soins. Si un mouton tombe malade, on retrouve son cadavre plusieurs mois plus tard (et j’en ai vu). Le soin des agneaux est donc important, et même si leur couper la queue semble atroce, c’est toujours mieux que de se faire grignoter par des vers.

Les moutons mais pas que …

Enfin, une petite partie du travail bénévole, consistait à ramasser le bois mort sur leur propriété. C’est du bois de chauffage, qu’ils vendent pour améliorer leurs fins de mois. J’ai été assez choquée par la manière de « débroussailler» leurs terres. Du point de vue français, la Nouvelle-Zélande paraît être un pays qui respecte son environnement, pourtant Heather et Kevin défrichent à coup de glyphosate (Roundup), un produit hautement toxique pour l’homme et les sols ! Les arbres meurent, leur bois devient sec et tombe, et nous avons plus qu’à nous baisser pour les ramasser, pratique… Mais je ne les juge pas. Je ne connais pas la quantité qu’ils utilisent, ni la fréquence et si d’autres solutions existent.

Les journées étaient donc bien remplies et très enrichissantes ! Le soir nous préparions tous ensemble le repas dans leur petite maison, rustique mais chaleureuse. Puis, nous allumions le poêle pour faire chauffer l’eau de la douche. Fatigués, on s’endormait rapidement après.

Leur philosophie

*Ma vidéo vous présentera plus en détails leur histoire et philosophie.*
Heather et Kevin sont exigeants, envers eux-mêmes et les autres. Le travail est rude toute l’année et la vente de laine ne rapporte plus autant qu’avant. Heather vient de Tauranga, une grande ville, plus au nord. Elle a fait des études de stylisme mais a rejoint Kevin dans sa ferme par amour. Kevin en est très reconnaissant. Ce sont des personnes franches et honnêtes. Ils sont aussi curieux, ouvert aux autres, et les woofers leur apportent un peu d’évasion dans leur quotidien éreintant.

Heather a de grands principes sur la diététique : pas de sucre, que des produits frais, et non transformés industriellement. Même le fromage est considéré comme néfaste. Mais ses plats sont délicieux ! Ils ne sont pas végétariens, elle cuisine du gibier, et les légumes viennent du jardin. Il n’y a pas de dessert ! Durant mon séjour, j’ai eu l’occasion de leur faire tester du fromage français et du saucisson. Le reblochon était trop fort pour eux mais il ne reste plus rien de la charcuterie ! C’est toujours très intéressant de comparer nos régimes alimentaires, et drôle de faire goûter les plats de chez nous 🙂

Ce fut l’une des meilleures expériences en woofing, avec mon séjour à Tauranga pour les fêtes de noël. Deux familles très différentes, issues de milieux opposés, mais aussi riche humainement l’une que l’autre.

Garder la rencontre sur pinterest !

 

7 Comments

  1. Salut, petite erreur de traduction : ils n’ont pas 15 000 hectares mais 1 500 🙂
    fifteen hundred !
    merci pour ces belles images !

  2. Cet article est magnifique ! 🙂 Franchement ça a dû être une expérience vraiment passionnante et authentique !
    Une belle vie qui reste j’imagine assez dure, ça ne doit pas être facile tous les jours !

  3. C’est une très bonne idée d’avoir testé ce type de wwoofing. Je ne suis pas étonnée que tes hôtes débroussaillent à coup de produits chimiques. Il y a beaucoup de gens aussi aux USA qui estiment que ce qui est sur leur terre leur appartient et qu’ils en font donc ce qu’ils veulent. Et tant pis pour la planète! Personnellement, ce n’est pas vraiment ce que je recherche en wwoofing et c’est en général assez rare …

    • ILs font ça car ils ont pas les moyens de faire autrement, les produits chimiques sont moins cher que de payer une main d’oeuvre ou de grosses machines :/

  4. Salut ! Je te remercie pour cet article et j’ai aussi beaucoup apprécié la vidéo sur le woofing. Je ne connais pas grand-chose sur cette pratique, mais grâce à ta publication, j’ai pu apprendre des trucs intéressants sur cette activité. En tout cas, j’aime bien la philosophie de cette famille néo-zélandaise.

    • louisevoyage Reply

      Je devrais refaire un article pour expliquer le concept effectivement. Mais globalement c’est un échange entre hôtes et voyageurs. Tu travailles en échange du gite et du couvert ! C’est vraiment une belle manière de visiter un pays et de s’imprégner de la culture locale. Et puis ça permet de faire des économies 😉

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