Bénévolat dans un refuge pour chiens en Italie - Louise Voyage

L’année dernière je partais en Sicile (Italie) pour un road trip qui s’est écourté plus tôt que prévu. Malgré tout j’ai eu le temps de faire 1 semaine de bénévolat dans le refuge pour chiens de Neli et Franco. Une expérience émouvante qui reste gravée dans mon coeur. J’écris ces lignes presque un an après, mes souvenirs toujours aussi vivaces, il est l’heure d’en parler.

Pour Neli et Franco l’aventure commence officiellement en 2015 avec la création de leur association « Amore senza Frontiere« . Neli s’occupait depuis plusieurs années de chiens errants et une structure juridique devenait obligatoire. Depuis, ils ont sauvé plus de 400 chiens (sûrement plus à l’heure actuelle) et ont fait de nombreuses adoptions en France et dans plusieurs pays d’Europe. C’est seulement début 2019 qu’ils commencent à faire appel à des bénévoles, car à deux, le travail est énorme !

La vidéo de mon bénévolat au refuge

Mini documentaire sur mon expérience de bénévolat dans le refuge de Neli et Franco : « Amore senza frontiere » trouvé via la plateforme communautaire workaway. La vidéo est sous-titrée en français et anglais (abonne-toi !).

Neli, mère des chiens errants

J’arrive un jour de pluie. Nous sommes en Novembre et malgré l’automne la Sicile connaît des jours bien froid pour la saison. Franco est venu me chercher sur la place du village. Le refuge se trouve à quelques kilomètres dans les collines, je le suis en voiture. Neli n’est pas sur place à mon arrivée, elle s’occupe des chiens sur une autre parcelle. J’apprends rapidement qu’il y a énormément à faire, les animaux sont répartis sur plusieurs terrains prêtés par la communes ou des habitants du coin. Trois autres bénévoles sont déjà sur place : Emile (canada), Shali (Iran) et Sarah (Allemagne). L’aventure s’annonce formidable ! Au niveau langue, c’est difficile pour moi car je suis la seule à parler italien et c’est plus simple pour Neli et Franco qui parlent peu anglais. Je dois donc traduire de l’anglais à l’italien et je parle français avec Emile. C’est dur mais j’adore ça ! On fait vite connaissance et le courant passe bien !

Une semaine c’est court, mais j’ai appris à connaitre Neli et Franco. Le soir on dinait tous ensemble, les journées étant souvent bien pleines ! Une dizaine de chiens vivent en permanence avec eux. Dans la cuisine le poulet cuit, ce sera pour eux, pas pour nous, Neli et Franco sont végétariens ! Très vite je leur parle de mon projet de mini documentaire. J’essaye de filmer mes bénévolats et interviewer mes hôtes à chaque voyage (tous mes reportage son sur le blog). La discussion s’ouvre et j’apprends vite à les connaitre. Neli me raconte son histoire. Elle n’a pas eu une vie facile. Roumaine, elle a émigré en Italie durant ses jeunes années. Elle a longtemps vécu dans la rue. Franco l’a aidée à s’en sortir et aujourd’hui elle s’occupe des chiens errants du village. L’amour qu’elle leur porte est inconditionnelle. Et malgré les épreuves elle est restée généreuse et donne le peu qu’elle a à l’association. Elle pleure de joie à chaque adoption, elle souffre pour chaque mort, elle s’énerve pour chaque injustice, elle se bat pour donner une vie meilleure à ses chiens. Elle vibre pour une cause plus grande qu’elle : les sauver tous quel que soit le prix. Neli est une femme inspirante et j’aurais aimé pouvoir en faire plus. Comme pour chaque bénévolat, les rencontres sont intenses et uniques.

Une semaine dans un refuge pour chiens en Sicile

Les journées étaient bien remplies. Le matin on nettoyait les cages, distribuait la nourriture et donnait de l’affection aux chiens (c’était le plus important !). Une quarantaine de chiens se trouvaient sur le terrain de la maison, mais on devait aussi aller s’occuper des autres enclos. L’après-midi on était libres, mais finalement on finissait toujours par s’occuper des chiens. Nous sommes partis plusieurs fois à la recherche de chiots abandonnés, ce n’est pas rare dans la région. Durant mon séjour d’une semaine nous avons trouvé 8 chiots ! À Calatafimi, la stérilisation des chiens est quasi inexistante ce qui crée une surpopulation, et les propriétaires abandonnent les chiots dans des poubelles… C’est un grave problème que Neli et Franco tentent de régler auprès de la commune.

Certains animaux arrivent au refuge traumatisés, souvent battus par leur maitre et récupérés par Neli. Il faut beaucoup de temps pour retrouver leur confiance. Tous les jours j’allais m’occuper d’un de ceux-là. J’étais triste de voir cette pauvre bête recroquevillée dans le coin de sa cage, son regard craintif. Tous les jours je lui parlais et m’approchais tout doucement dans l’espoir de voir une amélioration. Mais mon séjour fut bien trop court pour voir une amélioration.

Pour travailler dans un refuge il faut s’endurcir. Parfois les chiens sont vraiment trop malades et il est impossible de les sauver. Mais ce sont les chiots qui sont les plus fragiles. Souvent sevrés trop tôt et faibles, ils attrapent facilement la Parvovirose, une maladie intestinale qui est souvent fatale et très contagieuse. C’est vraiment dur de stopper une épidémie et l’association manque de moyens et ne peut pas fournir tous les médicaments nécessaires. Finalement on est presque heureux de voir un chien mourir de vieillesse, tranquillement dans son sommeil.

Les chiens ne peuvent malheureusement pas être tous adoptés. Certains sont malades ou trop vieux pour faire le voyage. Ou juste trop craintifs. Ce sont principalement les chiots (lorsqu’ils survivent) qui sont le plus facilement choisis par des familles dans toute l’Europe. L’association fair un gros travail de communication (en plus de tout le reste !) sur les réseaux sociaux pour essayer de leur donner une vie meilleure ! L’association stérilise et vaccine aussi les chiens, et l’adoption est gratuite ! Malgré leurs faibles revenus, Neli se refuse de vendre ses chiens ! On le répète jamais assez : N’achetez pas de chien, adoptez !

Les chiens et leurs histoires

Chaque soir nous avons le droit aux histoires de Franco. Chaque chien est unique et il nous en parle avec émotion. Les récits ne sont pas toujours beaux car parfois les chiens sont mutilés et ne survivent pas. Je n’en parlerais pas ici par respect, car ce sont de terribles souvenirs pour Neli et Franco. Je peux seulement dire que la cruauté humaine n’a pas de limite.

Pheobe est une Pitbull, retrouvée dans la rue après avoir donné naissance à plusieurs chiots (qu’on n’a jamais retrouvés). Franco pense que les petits doivent aujourd’hui se battre dans une arène à l’heure qu’il est, car en Sicile les combats de chiens sont encore populaires malgré leur illégalité. Les Pitbull sont une race de choix, rapidement dressé pour attaquer (privation de nourriture, agression constante …). Pheobe reste traumatisée, elle n’est pas agressive envers l’homme mais a du mal à gérer ses pulsions avec les autres chiens. J’ai essayé de m’interposer, et je n’aurais pas dû mettre le bras (pas d’inquiétude, rien de grave mais c’était plutôt impressionnant). Elle recherche toujours une famille d’accueil mais son cas est délicat.

Il y a aussi Emma, la chienne de Franco. C’est la « Mama » de la maison ! C’est une vieille fripouille hargneuse qui défend la maison (en aboyant), toujours à suivre Franco, elle est vraiment attachante ! Il l’a retrouvée de nuit au bord de la nationale, il s’est mis en danger pour la récupérer et depuis elle le lâche pas une seconde !

Chaque histoire prouve que leurs efforts ne sont pas vains. L’association permet de sauver des centaines d’entre eux et il est important de continuer ainsi. Neli et Franco se sont lancés corps et âmes dans un défi impossible à relever : sauver tous les chiens de la région. Aujourd’hui leur dévouement permet de faire avancer la cause à Calatafimi et sensibilise les habitants. Leur combat est admirable et j’ai été heureuse de pouvoir leur apporter mon aide rien qu’une semaine. J’espère que l’association va continuer de vivre grâce aux nombreux bénévoles qui viennent tous les mois du monde entier. Malheureusement l’épidémie à fortement ralenti les échanges internationaux et le refuge est en péril. Si vous ne pouvez pas adopter, vous pouvez les aider en faisant un don (sur gofundme), tout l’argent servira aux soins des chiens (nourritures, vétérinaires, amélioration des enclos…), ou en vous rendant sur place directement !

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2 Comments

  1. D'Ambrosio Reply

    Cette association existe t elle toujours et comment les contacter svp.

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